COMMENT METTRE LE PIED A L’ÉTRIER?
J’arrête le sucre! Je commence à cuisiner ! La semaine prochaine, je m’inscris à des cours de sport ! Je veux écrire un livre… monter ma boîte… arrêter la cigarette… faire de la méditation… créer un blog… gérer mon portefeuille ! Ouf !
Les envies se bousculent, les idées fourmillent, l’attention se disperse et les projets qu’on avait seulement imaginés sont aussitôt avortés. La raison est toute simple, lorsqu’on décide de démarrer quelque chose, le cerveau doit jouer un rôle, celui de construire une nouvelle connexion, or il ne se montre pas toujours coopératif car il résiste au changement. Oui notre cerveau est paresseux ! Il fonctionne à 95% selon les desiderata de notre inconscient, prenez le cas de la cigarette avec le café, plaisir conscient ou inconscient ? Inconscient. On avance en mode autopilote pour nous faciliter la vie et économiser notre énergie. Pour demander à notre cerveau d’intégrer une nouvelle information, on doit reprendre le contrôle de cet organe, exprimer notre volonté de manière consciente et compter 25 à 30 jours pour créer et assimiler une connexion neuronale. Rappelons-nous combien de fois nos enfants ont fait leurs lacets très concentrés avant de réaliser cet exercice tout en nous parlant.
Par ailleurs, décider d’entreprendre un projet nous stimule certes, mais comme les résultats se font souvent attendre, on abandonne avant même d’avoir commencé. Prenons un exemple gourmand, si l’on doit choisir entre croquer une meringue ou s’en priver, quoi faire ? Déguster la meringue bien sûr ! La récompense est immédiate alors que perdre du poids est un projet à long terme, il faut persévérer voire souffrir pour obtenir des résultats. Un plaisir instantané aura des conséquences négatives à long terme alors qu’un nouveau projet peut se révéler rébarbatif au moment où on l’entreprend.
Alors comment démarrer quelque chose qui semble intimidant, inaccessible, difficile, contraignant ? Lorsqu’on décide de commencer le sport, le plus difficile c’est de trouver la motivation, se lever du lit, aller à la salle de sport puisqu’une fois là-bas, on fait les exercices sans se poser de questions.
Qu’est ce qui fait que l’on démarre ? Comment lutter contre la résistance du cerveau ? Il n’y a pas de formule magique mais certaines astuces peuvent aider :
1.Créer un environnement qui favorise le démarrage.
Ôter toute distraction, éloigner son téléphone ou le mettre en mode silence, changer la place du téléviseur, mettre les pommes en évidence non pas dans le tiroir du frigo, préparer sa tenue de sport à l’avance, quitte à se dire « je vais juste y aller et ne pas faire de sport ». Parfois il suffit de changer le sens de l’action pour démarrer. C’est ce moment clé où l’on démarre qui est le plus difficile à entreprendre, une fois qu’on est lancé, la machine est en route. Souvent j’entends « je n’arrive pas à me contrôler alors que je devrais ! »
Sachez que les personnes qui se contrôlent le mieux sont celles qui sont le moins tentées. Alors ôtons toutes tentations !
2. Redéfinir l’objectif.
Quand on décide de démarrer un projet, on est focalisé sur le résultat. Mais avant de penser à cela, il vaut mieux se concentrer sur le moment présent, définir les étapes du projet et commencer par de petits objectifs quotidiens. Au lieu de nourrir la volonté d’écrire un livre, il vaut mieux se donner comme objectif d’écrire une demi-page par jour. On installe des objectifs accessibles qu’on peut réussir au lieu de se retrouver en position d’échec. Pour y parvenir, adoptez cette phrase :
« Je vais entreprendre telle action, tel jour à telle heure dans cet espace. »
La motivation n’est pas essentielle pour commencer mais respecter un plan d’action détaillé et s’y tenir, oui !
3.Changer de conversation avec nous-même et faire taire cette voix intérieure qui nous empêche d’avancer.
« Je ne finis jamais ce que je commence », « je ne suis pas bonne cuisinière », « je n’ai pas de volonté », « je n’ai pas le temps », « je ne peux pas me contrôler »... Ces obstacles que l’on se pose révèlent souvent un vrai désir, la peur camouffle nos envies : « J’ai peur de ne pas y arriver ! » révèle combien on a envie de réussir. Ces barrières nous protègent. Par quoi remplacer ces phrases ? « Si je travaille une heure par jour, j’aurai mon certificat », « je vais apprendre à cuisiner », « je vais y arriver », « je peux m’y mettre tous les lundis à 17h00 ». La formule « je vais essayer » ne fonctionne pas, essayer c’est se protéger d’un échec éventuel, c’est être désengagé, c’est garder une porte de sortie.
Ces phrases comme des mantras constituent nos croyances, or nos croyances animent notre comportement et notre comportement stimule notre performance. Commençons à reformuler ces phrases.
4.Avant d’entreprendre quoi que ce soit, posez-vous ces trois questions:
1- De quoi j’ai besoin pour commencer ?
2- Comment l’inscrire dans mon emploi du temps ?
3- Quelle serait l’excuse ou la pensée qui saboterait le démarrage ?
Avec la Covid19 on a été forcés de nous adapter à une nouvelle réalité : l’école à la maison, la distanciation sociale, la cuisine, le télétravail, les cours de yoga en ligne, la méditation, le port du masque, la lecture, les puzzles, l’isolement, les marches, le vélo… On a commencé une nouvelle routine qui est devenue le « New normal ». N’attendez plus de vous retrouver dans une situation similaire où l’on vous force la main, prenez le contrôle, commencez.
Pour aller plus loin dans la réflexion, je vous recommande vivement de consulter Atomic Habits de James Clear, qui explique toutes les étapes pour installer une nouvelle routine.