5 ASTUCES POUR SE DÉCIDER
J’ai été amenée à prendre une décision difficile récemment et cette situation m’a poussé à réfléchir au mécanisme de la prise de décision, un processus que j’aimerais partager avec vous.
Depuis plus d’un an, la crise sanitaire nous a confronté à l’isolement, la rupture avec le quotidien, mais aussi et surtout elle nous a mis face à nous-mêmes. Sont venus s’ajouter, nos peurs, nos doutes, notre anxiété devant des décisions aussi simples que sortir de chez soi, voir telle personne ou plus récemment quel vaccin choisir. Une situation exceptionnelle certes, mais qui se retrouve dans une moindre mesure, à chaque tournant de notre vie et ce, bien avant l’apparition de la COVID-19.
En effet, notre vie est ponctuée de manière incessante de décisions petites ou grandes : quoi manger, quelle série démarrer, quoi porter, quoi étudier, quelle offre d’emploi choisir, quand décider de faire ou ne pas faire des enfants… En moyenne, un adulte prend chaque jour plusieurs milliers de décisions conscientes et 226 uniquement sur la nourriture, selon une étude réalisée par l’Université de Cornell (Wansink and Sobal, 2007).
Ceci dit, face à une prise de décision, nous adoptons souvent différents stratagèmes comme déléguer, procrastiner, oser se lancer, se réfugier dans sa zone de confort, ignorer, se conformer au choix des autres, étudier les différentes alternatives, etc. Si la prise de décision s’avère souvent difficile c’est parce que nous sommes tiraillés entre le rationnel et l’émotionnel qui tire la sonnette d’alarme au moindre danger. Nos peurs, notre manque de confiance, notre prudence prennent alors les rênes.
Pour finalement prendre une décision qui nous convainc sans regret, voici quelques astuces :
1 – D’abord prendre conscience des émotions provoquées par la décision à prendre et tenter de retrouver le calme indispensable au bon déroulement du processus.
« Qu’est-ce que cette situation éveille en moi ? Quelles sont mes alternatives ? Quel est mon sentiment vis-à-vis de chacune d’elles ? » Nous avons tendance à dévaloriser voire diaboliser nos émotions alors qu’elles peuvent nous éclairer. Prenons l’exemple de la peur qui nous prévient du danger, le dégoût d’une contamination, la gourmandise qui au contraire est source de plaisir... Nos émotions peuvent aussi bien nous aider ou nous freiner. La frustration nous ronge, les angoisses nous bloquent, la nostalgie nous freine, la colère nous rend impulsif. Pour mieux comprendre ce mécanisme, il faut savoir que notre cerveau droit, celui du ressenti, de l’intuition et de nos émotions est capable de prendre en otage la partie gauche, rationnelle et rigoureuse, en cas de prise de décision. Souvent nous décidons avec nos émotions et justifions avec notre logique. Décider c’est donc trouver un équilibre entre nos deux cerveaux, entre nos émotions et notre faculté de raisonner.
2- Puis donner le temps au temps car celui-ci joue un rôle crucial.
« La nuit porte conseil » n’est pas un proverbe si banal, le temps nous évite de prendre des décisions hâtives fondées sur nos émotions. Prendre le temps de réguler son état d’esprit, de mieux saisir le contexte et traiter les informations pour instaurer un climat de résilience constitue une étape essentielle. Notre état d’esprit est composé d’émotions, de mémoire, de comportements et de schémas. Faire une pause nous permet de gérer nos émotions pour être plus efficace, dépasser nos peurs et gagner en souplesse, conditions indispensables pour reprendre le contrôle et décider.
Le temps est également un allié dans la prise de décision si nous savons l’optimiser. Planifier ses activités peut sembler anodin, mais programmer ses journées réduit la charge de stress et soulage notre cerveau. Une meilleure organisation permet une meilleure concentration. Préparer son emploi du temps la veille au soir aide à prendre 90 % des décisions à venir et mieux gérer les imprévus.
3 - Prendre une décision veut également dire anticiper l’avenir et les conséquences de chacune de nos décisions.
Il est bon alors de se demander « quel est l’impact de cette décision ? Quelle est son influence à court, moyen et long terme sur mon bien-être ? » Plus l’impact de notre décision est minime, plus celle-ci est facile à prendre. Souvent nous agonisons sur de petites décisions qui seront satisfaites d’une manière ou d’une autre alors mieux vaut ne pas s’y attarder : choisir un film au cinéma, un plat au restaurant, des activités à nos enfants, une baby-sitter, un rendez-vous galant, etc. En somme, lorsque nous sommes confrontés à deux choix, c’est que leur impact à tous deux est positif. Pour vous aider posez-vous la question : « Si je n’ai que la première alternative est-ce que je serais satisfait ? Et si la deuxième était la seule ? » Si les deux ont les mêmes conséquences alors autant tirer à pile ou face ou suivre son instinct !
4 - il est bon d’aller vers la décision qui s’aligne le mieux avec nos valeurs et nos préférences.
Quand il s’agit de décisions plus importantes dont les conséquences sont considérables, comme accepter une offre d’emploi, se marier ou acheter un appartement, il faut cerner nos attentes professionnelles, personnelles et autres ; « quelles sont les valeurs que je recherche au travail ? », « quelles sont celles que je recherche dans mon couple ? ». Nous ne sommes jamais garantis du résultat de notre décision, mais nous pouvons évaluer l’enjeu et diminuer les risques. Connaître ses valeurs nous permet de décider plus naturellement et plus spontanément.
5- Finalement chaque décision prise n’est pas définitive.
Choisir ne signifie pas tourner le dos au passé ou à d’autres alternatives, mais ouvrir de nouvelles portes, se donner de nouvelles chances. Certes « On sait ce que l’on perd, on ne sait pas ce que l’on gagne » mais percevoir la suite comme une page qui s’ouvre non pas qui se ferme rend la prise de décision plus agréable et moins tendue.
« Rien dans la vie n’est à craindre, tout doit être compris. C’est maintenant le moment de comprendre d’avantage, afin de craindre moins. » Marie Curie